Leur cousin André Sajous a accepté de les accueillir dans la seule pièce de sa maison que lui, sa femme et ses quatres enfants ne veulent pas occuper. Ils n'ont pas osé refuser la demande d'accueil de François. Pourtant, même le sonneur de cloches, le forgeron Laffite, le boucher Blancard avaient essayé successivement de s'y installer. En vain; Trop malsin.
Cette vieille maison située au pied du château, et ne prenant le jour que du côté du soleil levant. Au premier étage, deux chambres, sont occupées par la famille Sajous. Au rez-de-chaussée, une première pièce qui sert d'atelier au maître tailleur de pierre; enfin au bout d'un corridor, une chambre obscure, donnantsur une petit cour où l'on entasse du fumier.
Cette pièce servait autrefois de prison jusqu'en 1830. Les traces du passé demeurent : des barreaux à l'une des fenêtres, les dalles d'ardoisses au sol, les solives noires au plafond et ces murs au crépi effrité sur ces pierres épaisses, qui semblent encore imprégnées des confidences de voleurs ou des jurons d'ivrognes.
La famille Sajous, qui habite au-dessus du cachot, les entend, chaque soir, prier Dieuensemble. Ils sont sidérés de l'Esperance, qui les anime malgré tout. Mais leur situation n'est pas brillante.